Le couvent des Cordeliers est un des rares exemples encore visibles en France d’un couvent franciscain médiéval de style gothique.
Au sortir de la guerre de Cent Ans, des travaux de reconstruction du cloître sont engagés grâce à la générosité du seigneur de Châteaumorand, Hugues de Châtelus. Remarquablement conservé, le cloître est un chef-d’œuvre de l’art gothique régional du début du XVe siècle. Les quatre contreforts d’angle soutiennent de grands arcs intérieurs, constituant une véritable curiosité architecturale, tout comme le riche décor sculpté.
Ainsi, les frises en corniche sont ornées de feuillages, tout comme la majorité des chapiteaux. Même si l’interprétation des décors n’est pas aisée, on peut reconnaître des feuilles de chêne, des feuilles d’acanthe mais aussi de la vigne et des grappes de raisin.
La galerie Nord présente une particularité : certains de ses chapiteaux portent un décor figuratif. On peut y distinguer des animaux et des humains, possible représentation allégorique des vices et les vertus.
Galeries Nord et Ouest du cloître du couvent des Cordeliers © Département de la Loire - Guillaume Atger
Focus sur un chapiteau de la galerie Nord © Département de la Loire - Guillaume Atger
Construite à la fin du XIVe siècle, l’église est conçue pour accueillir la population et faciliter le prêche. Ainsi, la nef unique est vaste et sans pilier et la chaire haut placée, permettant à chacun de voir le prédicateur. Remarquable, la charpente en forme de carène de bateau renversée date de la fin du XVIIe siècle. L’église a été classée au titre des Monuments Historiques en 1952.
Le décor pictural a été réalisé aux XVe et XVIe siècles, à la détrempe sur dessin préparatoire de couleur noire.
Sur le mur sud, la composition du décor est répartie en trois registres. Le premier est un appareillage de fausses pierres à filets rouges ornées d’une fleur à cinq pétales. Le deuxième montre une architecture gothique représentant des alcôves abritant des scènes religieuses. Enfin, le troisième registre laisse apparaitre un enduit lissé sur lequel sont peints deux anges encadrant un blason.
Le chœur est décoré d’un appareillage de fausses pierres et d’une litre funéraire noire, privilège attaché au patronage d’une église. Cet honneur consiste à user du droit de peindre sur les murs d’une église une bande d’environ 60 cm de hauteur sur laquelle on représente, à espaces réguliers, les armoiries du seigneur après son décès. Cette pratique fait partie des manifestations iconographiques relatives à la mort qui ont décoré les murs des églises depuis le Moyen Âge.
Eglise des Cordeliers © Département de la Loire - Guillaume Atger
Au XIVe siècle, Hugues de Châtelus aide à la reconstruction du cloître et se fait inhumer dans l'église où se trouve encore son gisant. Des liens se nouent entre les héritiers des seigneurs de Châteaumorand et les Franciscains. En 1648, Jean Claude de Levis, marquis de Châteaumorand demande à ce qu’une messe anniversaire de son décès soit célébrée par les frères. Sa femme, Catherine de La Baume fonde une messe quotidienne perpétuelle. Les seigneurs de Châteaumorand s’imposent comme les protecteurs du couvent des Cordeliers de Charlieu jusqu’au XVIIe siècle et à ce titre, leurs armoiries sont peintes sur une litre funéraire du chœur.
Blasonnement : au 1 mi-parti de gueules à trois lions de sable, au 2 mi-parti d’argent à trois chevrons de sable.
Les travaux de restauration du décor peint ont été réalisés en deux phases en 1989 et 1992 par l’entreprise ARCOA. Les décors ont d’abord été mis à jour, puis les couches picturales consolidées afin de les conserver au mieux dans leur état originel.
Peintures murales de l’église © Département de la Loire - Guillaume Atger